Créer des

images mentales

« Imaginer, c’est mettre en action sa caméra intérieure. »

 L’expression « image mentale » s’emploie pour exprimer la représentation mentale d’un objet, d’une personne, d’un lieu, d’une situation, etc.,  mémorisés ou imaginés à partir de nos cinq sens. On puise dans ses souvenirs en les gardant tels quels, ou en les adaptant, les mariant, les détournant, volontairement. Ainsi naissent dragons, monstres, aliens, fantômes et autres chimères.

Certaines personnes n’ont pas d’images mentales. Cela s’appelle l’aphantasie. Cette incapacité serait due  à un déficit neurologique non rééducable, mais n’empêche pas de vivre normalement. Dans d’autres cas, de plus en plus fréquents chez les enfants, les causes semblent conjoncturelles, comme l’omniprésence des écrans qui remplacent l’expérience directe avec le réel.

Les images mentales jouent un rôle primordial dans les apprentissages. C’est l’un des moyens que le cerveau humain a développé pour mémoriser, se représenter le monde et s’y adapter. Apprendre à compter, par exemple, c’est « comprendre-voir » que l’on ajoute « un » à chaque fois.

Mais l’imagination, propre à chacun, échappe à l’imitation, base des apprentissages. En effet, comment imiter ce qui se passe dans l’esprit d’un autre ? C’est pourquoi, en mathématiques, à chacun de trouver ses “chemins d’images”, grâce à l’expérimentation, en suivant et en développant son intuition. 

Mais comment donner une forme et une cohérence à l’imagination ? Par le récit. Car les mathématiques sont une matière qui se construit par le récit qu’on en fait. Plus encore qu’un art de manier les nombres, les mathématiques sont surtout une façon de voir les choses, c’est-à-dire une pratique dans laquelle le jeu avec les images mentales permet à chacun de modifier sa façon de percevoir le monde. 

D’après l’anthropologue Nicole Belmont, « les contes sont des chemins d’images », des récits parfaitement logiques. Comment raconter oralement un conte avec ses propres mots, si on n’en a pas les images mentales ? Les conteurs traditionnels développent la capacité de visualiser des schémas narratifs qu’ils reprennent souvent à l’identique, qui leur servent de base pour construire leurs récits. Certains conteurs expliquent qu’ils suivent le personnage de leur histoire, au fil de la narration, sur un chemin d’images. Cette vision cartographiée, en deux dimensions, est utile pour relier différentes idées entre elles et créer de la pensée.

C’est tout l’enjeu, la clé de ce projet : amener les élèves à s’exercer à la création d’images mentales grâce aux contes et aux récits d’imagination pour leur permettre de progresser en mathématiques.

Selon David Bessis, auteur de Mathematica, une aventure au cœur de nous-mêmes, Seuil, 2022, « l’imagination est la technique centrale en mathématiques ». 

 

Oser l’aventure de

la recherche

L’élève, en quête de la résolution du problème, est comme le héros du conte : il cherche un chemin en prenant le temps nécessaire, acceptant l’incertitude.

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S’appuyer sur

la logique

S’approprier la structure narrative des contes, tout comme la logique des raisonnements mathématiques.

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